Paula Butturini Screen Shot 2013-03-15 at 5.17.00 PM(English) Paula Butturini, originaire de Bridgeport, Connecticut, passe son enfance dans le détroit de Long Island. Elle est diplomée de l’université de Wellesley, Massachusetts, où elle a suivi un double cursus anglais espagnol. Par la suite, elle vivra la plupart du temps en Europe, travaillant comme correspondante pour différents grands journaux américains et pour l’agence United Press International. Keeping the Feast est son premier livre autobiographique, publié en 2010 chez Riverhead-Penguin.

Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, Paula n’est pratiquement jamais sortie du Connecticut. Après ses études universitaires, elle quitte la Nouvelle-Angleterre au coeur d’un hiver rigoureux, en 1977, et passe les cinq années qui suivent comme reporter à Dallas – elle se souvient de s’être sentie libérée de voir qu’elle pouvait faire disparaître l’hiver par un simple changement d’adresse ! Depuis, elle a travaillé à Londres, à Madrid, à Rome, à Varsovie, à Berlin et à Paris. Elle a beaucoup voyagé en Amérique du Sud, en Asie, en Océanie et en Europe au cours des quatre années durant lesquelles elle a couvert les voyages du pape Jean-Paul II.

Keeping the Feast Screen Shot 2013-03-15 at 4.40.42 PMEn 1987, Paula est engagée comme correspondante européenne à Varsovie pour le Chicago Tribune, où elle est responsable de sept pays de l’ancien bloc de l’Est : la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie.

Mais c’est en Roumanie, deux jours avant Noël 1989, dans le chaos de la chute de Ceauçescu, qu’une balle de sniper manque de coûter la vie à son mari, John Tagliabue, du New York Times. Après l’accident et la longue convalescence, Paula devient journaliste indépendante à Berlin où John a été affecté à son retour en activité. Au cours des dix années qui suivent, elle écrit pour le New York Times, le Boston Globe, le San Francisco Examiner, le Houston Chronicle, le Miami Herald, le Washington Post et le Baltimore Sun. Puis, elle décide de mettre sa carrière de journaliste entre parenthèses pour se consacrer à l’écriture de son livre, Keeping the Feast.

Paula est élevée dans les années 1950 au sein d’une famille d’origine italienne dont la vie ne tourne pas uniquement autour de la cuisine, si ce n’est la préparation des légumes du potager des grands-parents, la fabrication du vin des vignes du grand-père, les discussions, les lectures et les réflexions sur la cuisine, les pâtes faites maison, l’élaboration des repas, les tablées familiales, jour après jour, repas après repas, la famille portant un grand intérêt à la cuisine bien avant que cela ne soit au goût du jour. La nourriture a toujours été fondamentale – tant liée à la faim et à l’alimentation qu’à l’amour et au bien être moral. Les repas partagés, ponctués de discussions et de rires, ont soudé sa famille et lui ont donné sa force. Ils ont toujours pris leurs repas ensemble, autour d’une table familiale. Ils le font encore encore aujourd’hui. (Paula Butturini : Website / Facebook / Twitter / Purchase )

Keeping the Feast: One Couple’s Story of Love, Food, and Healing

« Keeping the Feast est une histoire remarquable, magnifiquement dit. Nous réfléchissons, nous savourons, nous pleurons, et nous guérissons avec Paula Butturini, qui est sage de tant de choses – la famille et le lieu, la dépression, la religion et l’amour, les retombées désastreuses à long terme d’une seule balle tirée à un être cher, et les plaisirs de réparation immédiats d’un seul repas italien. Ce livre évoque la vie à sa plus grave et urgent, et à sa plus grave et délectable. Lisez-le et être approfondi et actualisé. » – Krista Tippett, animateur de l’émission de radio publique On Being.

« Quand on se trouve confronté à la douleur, la cuisine peut devenir notre thérapeute, la nourriture devient notre source de réconfort. La joie de la cuisine est certainement le baume qui a apaisé les blessures émotionnelles que la journaliste Paula Butturini a endurées… Un témoignage fort et courageux. » – The New York Times, critique littéraire.

INTERVIEW

Keeping the Feast: One Couple’s Story of Love, Food, and Healing

AWP : Qu’est-ce qui vous a incitée à écrire ce livre ?

PB : Tout d’abord, j’avais l’intention de dresser un inventaire chronologique détaillé des événements pour la famille Tagliabue afin que Peter et Anna, les deux enfants de John Tagliabue, mon mari, sachent ce qui était arrivé à leur père. Au-delà des blessures physiques de John, je voulais qu’ils prennent la mesure des blessures psychologiques ultérieures, du choc post-traumatique et des dépressions cliniques. Je voulais que Peter et Anna – ainsi que notre plus jeune fille, Julia, qui est née sept ans après l’accident de John – comprennent que cet événement a changé non seulement leur père et la vie de leur père, mais aussi chacun de nous et chacune de nos vies, individuellement et collectivement. Et cela nous a irrémédiablement changés. Nous sommes tous devenus des êtres différents dès lors que cette balle s’est fichée dans le dos de leur père.

Très vite, j’ai réalisé que c’était une histoire qui méritait d’être adressée à un public plus large. Pourquoi ? Parce que la plupart des familles, tôt ou tard, passent par des moments difficiles et il est important de les aider. John et moi, nous voulions que chacun de nos enfants ait une feuille de route basique pour surmonter la dépression, si la maladie venait à les frapper, pour les aider à conduire leurs propres vies et celles de leurs enfants. John pensait que cela valait la peine que l’on expose sa propre dépression, nourrissant l’espoir que notre expérience de survie dans une période de difficultés interminable pourrait aider d’autres familles face à des obstacles du même ordre.

AWP : Parlez-nous de vos recherches pour ce livre. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment avez-vous découpé l’histoire que vous vouliez partager ?

PB : La recherche initiale impliquait de consulter de vieux carnets, des journaux et des agendas, pour trouver des informations détaillées, chronologiques et factuelles, et de demander aux membres de la famille et aux amis qui avaient passé du temps avec nous pendant la longue convalescence de John, de parler de leurs souvenirs personnels. Ça, bien sûr, c’était la partie facile.

La partie difficile, c’était d’essayer de trouver comment raconter cette succession de catastrophes qui nous a frappés, l’un après l’autre, dès fin 1989 : la police antiémeutes à Prague m’a frappée jusqu’à ce que je perdre connaissance, au début de la soi-disant « Révolution de velours » en Tchécoslovaquie (du coup j’avais le crâne en partie rasé et suturé à notre mariage, à Rome, treize jours plus tard) ; la fusillade de John, en Roumanie, vingt-trois jours après le mariage ; l’épidémie de septicémie, parce que les hôpitaux roumains n’avaient pas d’antibiotiques ; les sept opérations du dos de John, et une hépatite B due à une transfusion de sang contaminé ; notre transfert dans un endroit que nous n’aimions pas ; la perte de mon travail ; les problèmes d’argent subséquents ; le suicide inattendu de ma mère ; le diagnostic du cancer de mon père ; le retour de la maladie rénale d’enfance de mon frère et puis la descente de John dans une dépression pharmaco-résistante clinique qui l’a laissé pratiquement muet pendant des mois.

Quand j’ai commencé à écrire, je me suis très vite rendue compte que je ne pouvais écrire – et que personne ne pourrait lire – une simple chronique de toutes les horreurs que nous avions endurées pendant cette période de quinze ans. Je savais qu’à moins d’écrire sur les choses positives qui nous ont permis d’avancer quand nous étions enfants, puis qui ont continué à le faire quand nous sommes devenus des adultes blessés, je serais incapable de faire que nos problèmes ne ressemblent à rien d’autre qu’une longue pleurnicherie. C’est alors que j’ai réalisé que la seule façon pour moi d’écrire ce livre, et d’entraîner les lecteurs avec moi, était d’alterner les horreurs avec les bons moments, de les nourrir des souvenirs des tablées de nos enfances.

J’aime manger, cuisiner, passer du temps table à rire, à parler et à profiter des bonnes choses. John et moi avons grandi ainsi, et ce sont les souvenirs et le fait de revivre ces repas de l’enfance qui nous ont aidés à avancer quand les choses étaient au plus bas. Donc, quand j’en ai eu fini avec cette balle qui a presque tué John, je me suis fait plaisir en écrivant quelque chose de bon, d’apaisant, plein d’espoir – mon envie annuelle pour les premières asperges de la saison. C’est un désir en partie fondé sur le goût, mais c’est surtout une faim pour ce que l’arrivée de la saison de l’asperge signifie pour moi : que l’obscurité, le froid et la mort de l’hiver sont sur le point de laisser place au soleil, à la chaleur et à la promesse du printemps. Je suppose qu’il est logique que ce soit ces réflexions sur les aliments qui aient frappé la corde sensible de la plupart des lecteurs.

AWP : John a finalement récupéré de ses blessures physiques ; le processus de guérison venait de commencer. Il se sentait inexplicablement en sécurité en Italie pendant sa maladie, de sorte que vous y êtes retournés à la recherche d’un remède qui était là, en Italie, et vous avez tous deux redécouvert l’importance de l’un des rites fondamentaux de l’homme : le partage quotidien des repas autour de la table familiale. Les pouvoirs extraordinaires de la nourriture, de la famille et de l’amitié sont des choses que vous essayez d’explorer dans votre travail d’aujourd’hui ?

PB: J’ai passé une grande partie des trois dernières années, depuis que Keeping the Feast est sorti, à cela précisément. Mais mon travail au cours de cette période a pris une forme complètement différente : je rédigeais des allocutions au lieu d’écrire des livres sur les moyens rester ensemble face à la maladie mentale, et puis j’ai pris la parole auprès d’associations de santé mentale, d’universités, de groupes de femmes, de clubs de lecture, de groupes religieux, d’ateliers d’écriture et même d’une association de psychologues. Je suis beaucoup intervenue aux États-Unis, mais aussi au Canada, en Italie, en France et en Pologne.

AWP : Vous écrivez sur les blessures physiques et psychologiques graves liées à la guerre et à la violence : les horreurs psychologiques de la dépression majeure et les raisons d’espérer en dépit de l’intransigeance de la maladie et de son potentiel pour une véritable tragédie. Pensez-vous qu’il y ait des choses qui n’ont pas été dites que vous essayez d’explorer dans votre travail ?

PB : Une discussion franche sur la maladie mentale reste chose rare. Les gens préfèrent parler de n’importe quoi mais pas de maladie mentale, en particulier quand elle les concerne de près. La stigmatisation qui entoure ce genre de maladie demeure primordiale et terrifiante pour la plupart des gens, comme ce fut le cas avec le cancer dans les années 1950.

*****AWP : Keeping the Feast a eu un impact énorme sur les communautés religieuses. Qu’est qui, selon vous, touche les lecteurs de manière aussi percutante dans votre livre ?

PB : Je pense que les lecteurs s’approprient le livre parce que, comme la religion, il traite de thèmes tels que l’amour, la mort, la famille, la tragédie, la faim, la nourriture, la souffrance. Je pense que les lecteurs se retrouvent dans le livre, car à bien des égards, la décision de notre famille de parler de la maladie mentale de manière pragmatique – à savoir comment notre famille a essayé de vivre avec la maladie, de la combattre, de la traverser et d’en sortir, et ensuite d’en parler ouvertement – était une forme de prière, alors que la guérison était en cours. Et les lecteurs sont souvent profondément touchés parce que nous prions pour que nos enfants ne soient pas à leur tour éprouvés par la dépression qui a frappé plusieurs générations de notre famille et pour que cette connaissance intime de la maladie mentale les sensibilisent ainsi que leur descendance à l’avenir. Je pense que les différentes confessions s’approprient l’ouvrage aussi à cause des thèmes spirituels qui sous-tendent le livre, des signes et des moments de grâce, animés et inanimés, qui nous ont permis de tenir pendant cette très longue épreuve. La plupart des critiques ont ignoré ces thèmes spirituels, je pense, parce qu’il y a tant de choses qui interviennent dans le livre : la folie, le mariage, la maladie, la guerre froide, les révolutions, et ma bête noire… les secrets de famille. Je m’étonne encore que la plupart des commentaires concernent ma décision de raconter notre histoire à travers la nourriture, plutôt que de se concentrer sur la véritable histoire – nos efforts pour maintenir la famille unie durant des années de maladie mentale, puis continuer avec les nouvelles vies que la maladie nous a apportées, non dans la tristesse et la perte, mais avec joie et espérance.

Nous ne comprenons ces signes et ces moments de grâce qu’après plusieurs décennies, mais ils nous ont parlé haut et fort à l’époque. Certains étaient des signes concrets de la grâce, comme la rassurante apparition saisonnière de l’asperge, à chaque printemps, ou le gâteau au chocolat qui venait sur toutes les tables de fête d’anniversaire de mon enfance. D’autres étaient des moments de grâce, les rares qui sont facilement identifiables comme spirituels ou religieux : quelques paroles sages d’amis qui se trouvaient être une sœur de charité, un professeur jésuite ou une religieuse bénédictine cloîtrée.

L’ironie du sort c’est que la balle qui a bouleversé nos vies a prouvé, avec le temps, que l’on peut trouver grâce – de même que pour le sang, les os et la chair mutilés – dans le tracé de cette balle. L’ironie du sort et la grâce c’est aussi que la balle qui a fracturé le bassin de John, pulvérisant ses os, ébrêchant une vertèbre au passage n’ait touché ni sa colonne vertébrale ni ses organes vitaux. L’ironie du sort et la grâce c’est que la voiture dans laquelle il se trouvait quand il a été blessé ait été totalement démolie dans la fusillade, mais qu’elle se soit trouvée à la porte d’un hôpital, où les combattants anticommunistes ont pu extirper John de l’habitacle et l’emmener précipitamment à la salle d’opération. C’est aussi, que bien que l’hôpital n’ait pas d’antibiotiques adaptés pour lutter contre l’infection qui s’est déclarée, les médecins et les infirmières roumains étaient tellement déterminés à le sauver qu’ils ont donné leur sang quand il en avait besoin car ils savaient que leurs propres stocks étaient contaminés par le sida.

Et enfin, je pense que les lecteurs réagissent à la colère contenue dans le livre. La colère contre tout ce qui nous est arrivé, et ils s’aperçoivent, comme je l’ai fait, que la reconnaissance de ma colère était un autre moment de l’ironie et de la grâce – l’idée que la colère pouvait être aussi une prière, que la colère n’est pas toujours un vice, mais parfois une vertu.

****L’ÉCRITURE

AWP : Votre carrière vous amenée à travailler comme journaliste, qu’est-ce qui vous a attirée vers une vie et une carrière si dépendantes des mots et de la capacité à communiquer ? Quels facteurs vous ont influencée ?

PB : Je pense que c’est mon père qui m’a fait comprendre l’importance des mots et de la communication. Il pouvait communiquer verbalement sans problème mais il a toujours eu du mal avec l’écriture – il attribuait cela à un manque de formation. J’avais dix ans quand il m’a dit de commencer à lire le Time Magazine, et la rubrique un peu décalée à la une du Wall Street Journal – que je comprenne ou non. C’est lui qui m’a incitée à écrire, car cela m’aiderait quel que soit le travail que je ferais plus tard. J’ai donc rejoint la rédaction du journal de mon lycée et contre toute attente ce sont ces papiers écrits au lycée qui m’ont valu mon premier poste de journaliste.

J’ajouterai que, éloignée de chez moi, les appels téléphoniques longue distance étant incroyablement chers alors, j’ai dû correspondre par courrier pour rester en contact avec mes amis et ma famille. Plus je passais de temps loin de chez moi, plus je me rendais compte que c’était ces lettres qui me montraient ce que je ressentais et ce que je vivais. Au fil des années, j’ai commencé à réaliser que lorsque je m’asseyais pour écrire une lettre à un ami ou à un parent, j’écrivais en fait pour moi, pour prendre conscience de ce que je pensais vraiment. Les années passant, j’ai commencé à me servir de l’écriture des lettres pour chercher ce qui se passait en moi. Cet exercice d’introspection épistolaire m’a beaucoup aidé à rédiger mes souvenirs.

AWP : Vous avez commencé à écrire ce livre environ six ans après la fusillade. Et puis, à 45 ans, vous êtes enceinte pour la première fois et vous mettez le projet en attente, en pensant y revenir dans un an ou deux. Mais ce n’est que dix ans plus tard que vous avez recommencé à écrire. Lorsque vous avez pris cette longue pause, comment avez-vous su qu’il était temps de revenir à l’écriture ?

PB : Je savais que j’étais prête à me remettre à écrire parce que l’histoire murissait dans ma tête depuis longtemps et je me suis rendu compte qu’elle n’était plus au fond de mon esprit mais qu’elle se battait pour en sortir. Notre petite dernière n’était plus un bébé, ce qui signifiait que j’avais beaucoup plus de temps libre. Et puis, par hasard, au cours d’un dîner à Paris, j’ai rencontré celle qui allait devenir mon agent, Charlotte Sheedy, et son approbation immédiate à mon projet de livre m’a tout simplement lancée dans l’action. Et puis, mon père avait plus de quatre-vingts ans à ce moment-là, et je voulais qu’il sache à quel point il avait compté pour moi. Il n’y a rien de tel que l’approche de la mort pour organiser ses pensées. Et chaque fois que je terminais un chapitre et que je l’envoyais à Charlotte, j’envoyais aussi une copie à mon père. Leurs réactions ont contribué à me garder enchaînée à mon ordinateur, et le reste de l’histoire a semblé venir naturellement.

Mon père a vécu suffisamment longtemps pour voir le livre publié. Il l’a lu et il s’est réjoui de toutes les critiques. Il était assis au premier rang quand j’ai présenté Keeping the Feast à la bibliothèque de mon village natal de Fairfield dans le Connecticut. Il est mort quelques jours avant son 92e anniversaire, environ quatre mois après la sortie du livre, et même à la fin, il insistait pour que je poursuive la promotion du livre. « Quoi qu’il arrive, a-t-il dit, vas-y ! ». Et j’y suis allée.

AWP : Lorsque vous avez commencé à écrire votre livre, votre métier de journaliste vous a-t-il gênée ?

PB : Mon expérience de journaliste a été extrêmement utile dans l’organisation de la matière, surtout pour la partie simple et chronologique de l’histoire. Toutes ces années de rapports m’ont aidée à voir les choses plus précisément, à mieux me souvenir, et à consigner les détails des horreurs que nous avions traversées, non parce que je pensais consciemment qu’un jour je pourrais écrire un livre, mais parce que regarder, voir et noter ce qui se passait était tout simplement une seconde nature pour moi. Le journalisme a également contribué à me maintenir assise sur ma chaise de bureau, et l’écriture c’est ça, en grande partie – se discipliner, s’asseoir, se vider la tête des détails superflus, et commencer à taper ou à griffonner des notes, où que vous soyez.

AWP : Pourriez-vous nous parler de votre processus d’écriture ?

PB : Je réfléchis, je réfléchis, puis je réfléchis encore. Je m’assieds et j’essaye d’écrire pour moi. Souvent, une idée me vient pendant que je hache de l’ail ou que je lave des épinards, alors j’attrappe un stylo et je griffonne quelques mots sur un papier pour ne pas l’oublier. Mais l’écriture du matin est la plus importante pour moi, avant l’intrusion du chaos et de la confusion de la vie quotidienne. J’ai toujours été lève-tôt, et quand j’écris, c’est encore plus tôt, et je suis généralement debout à cinq heures, sans réveil. Je pense que c’est parce que mon cerveau travaille à l’écriture pendant mon sommeil. Cela ne veut pas dire que je rêve de ce que je suis en train de faire. Je pense que que mon cerveau travaille frénétiquement à l’écriture pendant que je dors, parce que c’est au réveil que j’écris le mieux : je suis déjà dans le livre, je vais droit à mon ordinateur et je commence à taper, à moitié endormie. Je saisis aussi vite que je peux tout ce qui jaillit de mon cerveau à peine éveillé. À ce moment-là, je n’essaie pas de bien écrire, proprement, des phrases complètes ou des pensées logiques. C’est tout le contraire, en fait. J’essaie simplement de capter les pensées et les connexions viscérales sur lesquelles mon cerveau a travaillé durant la nuit.

Pour moi, la joie la plus pure de l’écriture c’est quand mon cerveau – à demi éveillé – dirige mes doigts. Cela ne dure pas longtemps – cinq minutes, peut-être une heure au maximum. À ce moment-là, j’appuie simplement sur le bouton « enregistrer » et je fixe ce moment de joie totale et de gratitude. Puis je regarde l’heure et je me rends compte qu’il est presque sept heures, et la panique matinale habituelle s’ensuit : préparer le déjeuner pour l’école, réveiller notre fille et la faire partir à temps de la maison. C’est seulement plus tard dans la matinée, quand je me dirige vers l’ordinateur, que je vois à nouveau ce qui semblait si beau et si important à cinq heures – qui, à neuf heures, m’apparaît comme encore un peu de ménage à faire. Mais il y a presque toujours quelque chose, un mot, une idée, une phrase, qui est en fait la clé de la bonne phrase, du paragraphe, ou du chapitre qui suit.

AWP : Tenez-vous un journal intime ? Avez-vous eu la tentation de tenir un journal, ne serait-ce que pour préserver ce que vous avez vécu ?

PB : J’ai seulement tenu deux journaux dans ma vie. Le premier, c’était après la fusillade de John, et le deuxième, quand notre fille est née. J’ai tenu le journal de la fusillade de John, non parce que je pensais à l’histoire, mais parce que très vite dans le chaos et la panique totale de ces jours-là j’ai réalisé que ma mémoire me faisait défaut. L’un des frères de John nous a appelés après que nous ayons été transportés par avion de Roumanie à Munich, et quand il m’a demandé ce qui s’était passé ce jour-là, j’ai été horrifiée de constater que je ne pouvais pas répondre. Une journée entière de revers médicaux et de panique s’était évaporée de ma mémoire. Donc, le lendemain matin, j’ai sorti mon carnet de notes, et quand je parlais à un médecin, j’écrivais ce qui s’était dit. Ainsi chaque nuit, lorsque ma famille nous appelait, je pouvais les informer de ce qui s’était passé ; et même mieux, je ne m’inquiétais pas si j’avais oublié quoi que ce soit.

AWP : Keeping the Feast est mondialement reconnu. Comment cette expérience a-t-elle changé votre vie ?

PB : Pendant l’écriture du livre, je pensais faire simplement un travail d’écriture différent, plus long que d’habitude, mais pas quelquechose qui changerait ma vie. Et quand j’ai entammé la première tournée promotionnelle, j’avais dans l’idée d’essayer de vendre des livres. Mais quand j’ai commencé à parler à cette nombreuse assemblée, à R.J. Julia, la plus célèbre libraire du Connecticut, j’ai été surprise de voir dans la foule des gens qui en savaient beaucoup sur la dépression, que ce soient des malades, des soignants ou de simples curieux avisés.

À la fin de mon exposé, après les questions et les réponses, les gens faisaient la queue pour que me faire signer leurs livres. C’est alors que j’ai su que j’avais touché un point sensible lors de cette première conversation, parce que beaucoup de gens sont venus à moi, plus tard, me disant avec plus ou moins d’émotion qu’ils avaient eux-mêmes connu la dépression. Le souvenir le plus marquant de cette soirée, c’est celui d’une femme âgée qui faisait de son mieux pour garder son calme, mais qui a saisi mon bras et éclaté en sanglots quand ça a été son tour. « Merci, a-t-elle dit, encore et encore, avant de finalement laisser échapper, j’ai eu une dépression quand j’avais dix ans et personne dans ma famille n’a jamais dit un mot à ce sujet. Durant toutes ces années, je n’ai jamais entendu personne parler de la dépression de façon directe. Si seulement quelqu’un m’avait parlé comme ça quand j’étais enfant, quand je ne pouvais pas comprendre ce qui se passait en moi… ».

L’expérience de cette femme m’est restée en mémoire, et c’est alors que j’ai compris que je n’essayais pas seulement de vendre un livre, mais de vendre un discours clair sur la maladie mentale, pour essayer d’aider les gens à comprendre que c’est une maladie, comme un cancer ou une maladie cardiaque, mais encore plus effrayante, peut-être, parce qu’elle agit sur l’esprit, la source de ce qui nous fait être nous-mêmes. Je ne suis pas, par nature, prosélytiste, mais je me sens toujours concernée lorsqu’il s’agit d’aller défendre quelqu’un pris dans le chaos effrayant de la maladie mentale. Les gens qui sont mal informés considèrent souvent la maladie mentale comme une faiblesse, un manque de caractère ou de volonté, et ils ont des jugements totalement inappropriés – que le malade a besoin de se secouer et de se battre. Ils ne comprennent pas les réalités médicales ; ils n’oseraient jamais dire ça à une victime du cancer, ils ne diraient pas à un skieur qui a une jambe cassée qu’il doit ignorer la douleur et finir le reste de la piste.

Je pense que mon mari et tous ceux qui souffrent de dépression et vivent pour raconter leur histoire sont héroïques. Je trouve que mon mari est un héros, non seulement parce qu’il a surmonté deux terribles dépressions, mais parce qu’il a été suffisamment fort, quand il a été guéri, pour permettre que son histoire soit racontée, dans l’espoir d’atténuer la stigmatisation de la maladie mentale. Je considère aussi ma mère comme quelqu’un d’héroïque, elle qui s’est toujours accrochée, durant la maladie ; et même si elle n’a jamais trouvé les mots pour décrire ce qu’elle a enduré, et que la dépression l’a finalement tuée, elle a réussi à apprendre à ses enfants à serrer les dents et à avancer.

AWP : Certains sont prédisposés, chacun à sa manière, à la passion du voyage – par le rêve, la famille ou par un contexte culturel. C’était la même chose pour vous, comment ?

PB : Ayant grandi dans une famille italo-américaine, petite-fille d’immigrés ayant laissé derrière eux leur pays et traversé l’Atlantique dans l’espoir d’une vie meilleure, j’ai toujours été fascinée par l’idée de l’Italie. Mes grands-parents ne sont jamais retournés en Italie après leur mariage, et pourtant, ils n’ont jamais cessé d’en parler. Dès ma première visite en Italie, l’été qui a suivi ma troisième année à l’université, j’ai su que je voudrais y retourner un jour pour essayer de me faire une idée de ce qu’ils avaient laissé et de savoir quelle aurait été ma vie si mes grands-parents n’avaient pas émigré.

AWP : Comment êtes-vous venue à la lecture puis à l’écriture ? Vos parents pensaient-ils que vous auriez plutôt dû faire autre chose ?

PB : J’ai eu beaucoup de chance parce que j’avais un père qui pensait que je pouvais faire ce que je voulais. Il n’a pas été déçu que son premier enfant soit une fille plutôt qu’un garçon. Il m’a davantage élevée comme un fils aîné que comme une fille aînée. Peut-être parce qu’il n’avait eu qu’un frère, et qu’il ne savait pas comment ses parents auraient traité une fille. En tout cas, il m’a appris à lancer un ballon comme un garçon, à nager, à faire du patin à glace, du vélo, à passer ma vie, comme lui, plongée dans les livres.

Mes parents n’ont jamais essayé de me diriger vers un domaine en particulier. Mais c’est mon père qui m’a donné ce que je considère être la clé d’une vie potentiellement heureuse – choisir un métier amusant, qui me plaise. Il détestait son travail – il était comptable dans une usine de métallurgie – mais il ignorait qu’il aurait pu faire autre chose avant qu’il ne soit trop tard. Il m’a toujours dit combien il est important de s’amuser et donc de transformer le travail en jeu.

***AWP : Quels conseils d’écriture aimeriez-vous partager ?

PB : Il suffit de s’asseoir et de s’y mettre, jour après jour. Une fois que vous avez pris le rythme de vous asseoir chaque jour et d’écrire quelque chose, n’importe quoi, vous êtes susceptible de devenir accro.

L’ART DE VIVRE

AWP : Pouvez-vous citer une œuvre qui vous a inspirée ?

PB : Il y a une peinture de la Vierge à l’Enfant, dans la petite église de Santa Brigida sur la Piazza Farnese, à Rome. Je ne sais pas exactement qui l’a peinte, ni même si elle porte un nom. Mais comme œuvre d’inspiration, c’était une force de sauvetage cruciale. Quand John était au plus mal, j’avais pris l’habitude de m’arrêter dans cette église, chaque matin sur le chemin entre chez moi et le marché du Campo dei Fiori, et au fil du temps le regard de la Vierge a fait son chemin dans mon cœur. Cette Vierge, sereine, qui sourit – naïvement, avec bonheur – à l’enfant dans ses bras, a toujours semblé m’apaiser. Je ne sais toujours pas exactement pourquoi. C’est peut-être parce qu’inconsciemment je voulais devenir l’enfant, quand je suis entrée dans la chapelle et que j’ai croisé le regard de cette mère qui me souriait sereinement, naïvement et joyeusement. Ou peut-être parce que je cherchais des instructions sur la façon de sourire, sereinement, naïvement et joyeusement, à l’enfant que je n’avais jamais réussi à avoir. Quelle qu’en soit la raison, j’ai toujours quitté Santa Brigida avec suffisamment de force pour repartir chez moi et tenir un jour de plus. Je porte encore le sourire de la Vierge avec moi.

AWP : Quel est le dernier livre que vous avez lu ? Le recommanderiez-vous ?

PB : J’ai récemment terminé le livre extraordinaire de Marilyn Yalom, Comment les Français ont inventé l’amour. C’est à la fois érudit et ludique, écrit avec la tête et le cœur, et c’est une exploration, à la fois radicale et microscopique, de comment l’amour a été traité dans la littérature française au cours des neuf derniers siècles. Sa lecture me rappelle les meilleurs professeurs de ma vie d’étudiante, mais le ton sage et spirituel est celui d’une amie proche et intelligente. Lisez ce livre mais, attention, vous risquez d’être tenté de lire chacun des livres que Yalom mentionne dans son inventaire littéraire de l’amour à la française.

AWP : Décrivez votre « Paris »…

PB : Mon Paris à moi est un petit coin du 9e arrondissement, juste en dessous de la grande montée vers Montmartre. Je me suis sentie à l’aise dans ce coin pas vraiment branché de Paris, où nous avons emménagé juste après Rome. Paris et Rome, on ne pouvait pas faire plus opposés : Paris est une grande ville, cosmopolite et moderne, une ville qui rend mieux en noir et blanc, qui est plus romantique sous une pluie fine. Rome est une petite ville, provinciale et antique, une ville qui vit avec la couleur, une ville alimentée par le soleil permanent du climat méridional. J’adore ces deux villes, chacune pour des raisons totalement différentes, et pour moi, Paris souffre de la comparaison avec Rome, parce que c’est une ville du nord, avec un climat gris et humide très similaire à celui de Londres.

Mon Paris à moi, c’est notre balcon étroit, dans le salon, qui nous permet de voir le sommet de la tour Eiffel, de l’autre côté de la Seine. Ce sont les pots de fleurs en terre cuite sur ce même balcon, chacun rempli de différentes herbes – romarin, thym, menthe, ciboulette, persil et coriandre – qui assaisonnent nos repas quotidiens. Mon Paris c’est que je n’aie pas besoin de voiture ; je déteste conduire, et marcher, prendre le bus ou le métro sont un vrai cadeau. Mon Paris c’est une promenade le samedi matin à notre marché hebdomadaire, en plein air ; c’est une visite quotidienne à notre boulangerie de quartier pour son pain qui a le mérite d’être très croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur. Ce sont mes visites occasionnelles à Sebastiano, qui se tient derrière le comptoir de son minuscule marché italien, qui coupe la mortadella et le prosciutto crudo en tranches si fines qu’elles en sont translucides. Paris, c’est le rituel, du lundi au samedi, de marcher avec ma fille quand elle va à l’école ; c’est la folie occasionnelle dans un salon de thé tranquille, avec une amie américaine que je connais depuis si longtemps qu’elle est comme ma famille.

Peut-être que plus que tout, « Paris », c’est partager un déjeuner avec mon groupe d’amies françaises qui ont toujours du temps pour elles et pour les autres et qui, bien qu’elles aient en moyenne quatre enfants chacune, parviennent à être détendues, fraîches et minces, paraissent quarante ans alors qu’elles en ont toutes au moins dix de plus (et j’ai dix à quinze ans de plus qu’elles).

AWP : Parlez-moi de votre cuisine et de vos habitudes alimentaires.

PB : J’ai grandi dans une famille qui aimait cuisiner presque autant que manger, une famille dans laquelle la nourriture n’a jamais été un ennemi – ce qui donne un excès de poids – mais ce qui nous fait grandir. Il n’y avait jamais de sodas sur la table de la cuisine de mon enfance, il n’y avait pas non plus de sucrier. Ma mère a passé une grande partie de mon enfance à me répéter que le sucre blanc raffiné était à peine meilleur que le poison, et juste un peu moins dangereux que le sperme, pour une célibataire comme moi.

Aujourd’hui, notre famille se rassemble toujours autour de notre table, aussi souvent que possible, au moins pour le dîner. Je ne sais pas comment une famille peut devenir, être ou rester une famille sans ce temps passé ensemble chaque jour, à partager les histoires de la journée. Nous mangeons souvent les plats que nos parents cuisinaient pour nous – la plupart d’entre eux sont aromatisé avec des herbes et des parfums d’Italie, les saveurs de l’huile d’olive, de l’ail, du basilic, du romarin, du citron – peut-être s’agit-il là des souvenirs les plus durables que les membres de notre famille ont apportés avec eux dans le Nouveau Monde. Nous mangeons des soupes à base de pois chiches et de romarin, des bouillons de poulet accompagnés de blettes ou d’épinards et de beaucoup d’ail, léger et doux. Nous mangeons des artichauts cuits avec de la menthe et du persil. Nous mangeons des asperges, habituellement avec de l’huile d’olive et du jus de citron, parfois passées sous le gril avec du parmesan fraîchement râpé et un peu de beurre. Nous mangeons des frittate, une version italienne de l’omelette qui a plus de légumes que d’œufs, et qui est finie sous le grill plutôt que retournée.

Bien que nous ayons vécu en France pendant près de quatorze ans, nous avons tendance à manger comme nous le faisions à Rome, à l’exception des fabuleux fromages français que nous avons adoptés sans réserve. Nous mangeons des quantités infinies de légumes frais, cuits simplement avec un filet d’une bonne huile d’olive et parfois de citron. Nous mangeons de petites quantités de viande, cuite rapidement. Nous commençons fréquemment nos dîners avec un bol de soupe de légumes ou de bouillon, et nous finissons généralement le dîner par des fruits. Nous avons réduit la plupart des amidons, au cours des dernières années, pour que notre danseuse de ballet en herbe ne prenne pas de poids, et la petite quantité de pain que nous mangeons, du pain complet finement tranché, est utilisé pour saucer le jus dans l’assiette. Les desserts riches sont rares, seulement pour les fêtes, et à l’exception de John – dont la mère faisait un dessert pour chaque dîner – aucun d’entre nous n’a le sentiment de manquer de quelque chose.

AWP : C’était important pour vous d’être à la mode en grandissant ?

PB : J’ai porté d’horribles uniformes scolaires du primaire jusqu’au lycée, et les vêtements de deuxième main des amis et de la famille jusqu’à ce que j’apprenne à coudre mes propres vêtements, en sixième. Comme je détestais ce que j’étais obligée de porter, j’ai réfléchi à ce que je voulais porter, ce qui s’est avéré problématique parce que ma mère aimait les robes et moi les jeans. Nous avons survécu à cette situation parce qu’elle a été assez sage pour renoncer à cette bataille. Elle a cessé de choisir mes vêtements quand j’ai eu environ onze ans, me laissant choisir moi-même. J’ai fait de même avec ma fille ; elle a commencé à choisir ses vêtements quand elle a eu huit ou neuf ans.

AWP : Comment exprimez-vous votre propre style ou mode ?

PB : Pour moi, moins c’est toujours plus. J’ai toujours aimé les vêtements simples, les bons tissus et un style un peu hors du temps que je peux mélanger et assortir. Les ventes à moitié prix sont ma version du nirvana. En hiver, je porte toujours des pantalons et des bottes parce que je suis toujours frigorifiée. En été, je porte des robes et des sandales simples et faciles à mettre. Je n’ai pas le temps ou ne veux pas prendre le temps de m’embêter et de me soucier de ce que je porte ou de comment je me coiffe. Je veux un look simple, jour après jour, année après année. Ces temps-ci, ma fille de seize ans, qui a grandi dans l’environnement de la mode parisienne, est d’une grande aide, et nous choisissons souvent des choses ensemble que nous pouvons partager.

AWP : Votre passion pour la vie est extraordinaire. Quelle est la suite ?

PB : Dans le grand schéma des choses, qui connaît la suite ? Dans un avenir proche, au jour le jour, j’espère que ce sera un autre livre. Celui-ci sera pour et sur les enfants. Il est sur le feu…

Les livres recommandés par Paula Butturini

The Penelopiad by Margaret Atwood
Three Junes by Julia Glass
Somewhere Towards the End by Diana Athill
Kristin Lavransdatter by Sigrid Undset
The Silent Duchess by Dacia Maraini
Images and Shadows by Iris Origo
The Stone Angel by Margaret Laurence
Sargent’s Daughters by Erica E. Hirshler

Vous pouvez également profiter de lire A Woman’s Paris ® :

Fiction: The Last Passage, d’écrivaine marocaine (et primée) Hachim Sbaa, dont son écriture de fiction raconte la vie d’une femme âgée comme elle vit sa vie seule et essaie de comprendre ce qui importe vraiment et comment elle peut remplir son temps et ce qui reste de sa vie.

Impressions Françaises : Le processus littéraire de Bilguissa Diallo, une beure immigrante vivant à Paris. French Impressions : Bilguissa Diallo’s literary process as a second-generation immigrant living in Paris. C’est un entretien de Jen Westmoreland Bouchard. L’auteur Bilguissa Diallo, née en France en 1975 aux parents de descente guinéenne. Son roman, Diasporama, donne un compte engageant de la vie quotidienne et les attentes familiales des enfants des immigrés africains vivant en France.

French Impressions : Brooke Desnoës on dance, the finest expression of freedom. Brooke Desnoës découvre la danse comme un étudiant de Sonia Arova, un ancien partenaire d’Anton Dolin du Royal Ballet et, en 1987, après l’obtention du diplôme d’études secondaires, elle a rejoint le Scottish Ballet sous la direction d’Alexander Bennet. En 1990, elle obtient un diplôme de professeur de danse classique, tout en dansant dans le Ballet de Georgetown à Washington DC. En 1997, Brook rentre en France et fond l’Académie Américaine de Danse de Paris.

French Impressions : Catherine Watson on literary travel writing and memoir. L’auteur primé, écrivain voyageur et photographe, Catherine Watson a développé une carrière qui l’a menée autour du monde trois temps, à tous les sept continent et dans 115 pays. Catherine partage sa vie, sur et hors cession, comme un voyageur en solo.

Impressions Françaises : Alice Kaplan – les années Parisiennes de Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag et Angela Davis, une expérience de transformation. French Impressions : Alice Kaplan – the Paris years of Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag, and Angela Davis, on the process of transformation. L’auteur et professeur de français à Yale University, Mme Kaplan parle de son nouveau livre, Dreaming in French : The Paris Years of Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag, and Angela Davis, and the process of transformation. En entrant dans la vie des trois femmes américaines importantes qui ont étudié en France, nous apprenons comment leur année en France les a changé et comment ils ont changé le monde à cause de cela. 

A Woman’s Paris (La Paris d’une Femme) – L’Élégance, La Culture, et La Joie de Vivre

Nous sommes captivés par les femmes et les hommes, comme vous, qui utilisent leur discipline, d’esprit et d’ingéniosité pour faire leur propre chemin et excellent dans ce que les Français appellent la joie de vivre ou « l’art de vivre. » Nous sommes en admiration de quoi que vous remplissez dans votre vie ; les esprits libres qui inspirent l’admiration et la confiance.

La mode n’est pas quelque chose qui existe seulement dans les robes. La mode est dans le ciel, dans la rue, la mode est les idées, la façon dont nous vivons, ce qui se passe. – Coco Chanel (1883-1971)

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